Ici, une jonchée de chardons bordant un champ
sauvage, un instantané ou seule importe la vibration du trait qui constitue
et continue, de frémissements en ondoiements, le lent chavirement des choses,
en somme qui montre bien le mouvement pendulaire de la nature toute entière
Là, une nuit étoilée à la fin de l'été
constellations
les signes convergents d'un vaste champ vibratoire, et leur
point d'équilibre, qui est aussi le point de rupture du sens, trouvé
dans la distance exacte des traces entre elles, exacte au sens de ponctuelle,
et ponctuelle pris au sens du moment voulu, décidé, donc exact à
la rencontre. Mais on est ici dans le paradoxe d'une nuit blanche, et ce ciel
de craie marqué d'astres sombres offre une double lecture que l'on retrouve
plus loin dans le volume d'une pomme ouverte : mémoire simple de sa forme
au coeur de laquelle on découvre toute une morphologie caverneuse, obscure,
gravée, parlante, et qui dit assez la nécessité d'une lecture
attentive de l'envers d'un monde matriciel. Didier
Roubin |