Au départ, il y a ce goût pour le corps,
la peau, la chair, les bribes, les cicatrices et plis secrets, mémoires
invisibles et indélébiles. C'est ce qui me porte et me pousse dans
mes recherches, les traces du temps sur le vivant. Souvent ombres et lumières
se cherchent, se parlent ... Dire sans dire, montrer sans montrer, changer d'espace,
d'échelle. La gravure au burin m'apporte ceci de précieux : la conjugaison
de la lenteur et de l'urgence, mariage improbable qui, comme un révélateur,
amène à un dépassement de soi. Dessins et gravures s'affirment
complémentaires, avec un même besoin de contact direct avec la matière,
cuivre ou papier et l'exploration d'une dualité première, les sens
en éveil. |