Le travail de Jo Ann Lanneville reprend des signes existants
ou en invente de nouveaux. Elle les développe tel un
filon, de façon à en tirer des images inédites
et actuelles, représentatives de ce qu'elle a à
dire et devant lesquelles nous sommes invités à
réagir. Dans "Le monde barbelé", ce
sont nos leurres et nos faiblesses qui sont traqués,
par l'entremise de quelques pictogrammes subjectifs, différemment
mis en scène par l'artiste. Notons tout d'abord l'utilisation
du noir et blanc, dont l'austérité se prête
davantage que la couleur à ce type de propos. La technique,
principalement l'eau-forte combinée à la pointe
sèche et la manière noire qui se révèle
ici un outil quasi "chirurgical" d'investigation.
Les motifs utilisés sont peu nombreux et repris de façon
systématique, imaginative et convaincante. L'austérité
des images qui résulte de leurs différents amalgames
se précise dans leurs intitulés respectifs, dont
la nature poétique rehausse le caractère subjectif
et précise l'urgence d'une résolution.
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